mardi 23 novembre 2010

Le soleil et l'ouvrier

J'ai l'humeur Balbino Medellin qui me colle à la peau en ce mois de novembre...

Je vous laisse (re)découvrir ce poète engagé à la voix éraillée ce "gitan de Paname" qui ne cesse de me tirer les larmes...

Version studio

Version live pour l'écouter causer un peu
Y'en a une qui n'a pas pu calmer sa joie !

Le soleil et l'ouvrier
Se lèvent sans se plaindre
Dehors la première benne
N'est pas encore partie
Quelques rêves encore
Qui colorent cette étreinte
Avant le corps à corps
Où chaque heure a un prix

Leurs caresses se mêlent
Sur la joue d'une femme
Qu'ils trouvent encore belle
Après les drames
Ils voient dans son sommeil
Les jours heureux
Ils savent qu'elle s'en rappelle
Quand elle ouvre les yeux

Et elle est passée la nuit trop brève
Dans les coeurs c'est la grève
Il n'y a plus de printemps
Ils attendent la relève
Ouai le soleil et l'ouvrier
Ils sont les deux derniers camarades
À voir au coin des rues les barricades
Et du temps pour s'aimer
C'est le soleil et l'ouvrier

Le soleil et l'ouvrier
En ont construit des chemins
Et même dans leur sommeil
Ils soulèvent des parpaings
Ils gardent un morceau de cuir
Au creux des mains
Ils rêvent d'un voyage
Un voyage sans fin

Quand le marchand de sable
Ne vend plus que des graviers
Les paupières en balade
Laissent prendre le ciment
Là où il y a un nom et un coeur
De gravés
Par la branche anonyme
Qui scelle les serments

Et elle s'est perdue dans la nuit la fièvre
Dans les coeurs c'est la grève
Il n'y a plus de printemps
Ils attendent la relève
Vouai le soleil et l'ouvrier
Ils sont les deux derniers camarades
À voir au coin des rues les barricades
Et du temps pour s'aimer
C'est le soleil et l'ouvrier

Le soleil est tricard
Et l'ouvrier sursitaire
La grisaille pour l'un
Le Medef pour son frère
Il lèvera le poing
Mais finira sous terre
À diluer dans la sueur
Ses venins prolétaires
À diluer dans la sueur
Ses venins prolétaires

Et elle s'est perdue dans la nuit
La fièvre
Dans les coeurs c'est la grève
Il n'y a plus de printemps
Que du sable et des prières
Dans le sommeil des ouvriers
Mais à l'heure du premier bus
Deux camarades
Voient encore au coin des rues
Des barricades
Et du temps pour rêver
C'est le soleil et l'ouvrier

3 commentaires:

Nadia a dit…

Je me régale de tout ce que tu fais partager en musique.
Merci.
Bisous

Nadia

la petite jardinière a dit…

Cette découverte, je la dois à un autre gitan de Paname : Yayou... merci à lui!

Cath a dit…

Ah, superbe artiste ! Je l'ai vu en octobre, j'adore !